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Maladie d’Erdheim-Chester : étude monocentrique de 122 patients avec caractérisation phénotypique des patients avec mutation de BRAF - 02/12/14

Doi : 10.1016/j.revmed.2014.10.036 
J. Haroche 1, F. Cohen Aubart 2, , B. Grosbois 3, J.G. Fuzibet 4, D. Saadoun 5, B. Granel 6, K.H. Ly 7, M. Pavic 8, F. Maurier 9, E. Lazaro 10, L. Raffray 10, Z. Amoura 11
1 Médecine interne, hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris 
2 Médecine interne, institut E3M, groupe hospitalier Pitié-Salpetrière, Paris 
3 Médecine interne, centre hospitalier universitaire de Rennes, Rennes 
4 Service de médecine interne, hôpitaux de l’Archet 1 et 2, Nice 
5 Service de médecine interne 1, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris 
6 Médecine interne, hôpital Nord, Marseille 
7 Médecine interne, CHU de Limoges, Limoges 
8 médecine interne, hôpital d’Instruction des Armées Desgenettes, Lyon 
9 Médecins interne, hôpital Belle-Isle, Metz 
10 Médecine interne, centre hospitalier universitaire de Bordeaux, Bordeaux 
11 Service de médecine interne 2, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La maladie d’Erdheim-Chester (MEC) est caractérisée par une infiltration tissulaire d’histiocytes spumeux CD68+, CD1a–. Plus de 650 cas de cette histiocytose non langerhansienne sont rapportés dans la littérature médicale depuis 1930.

Patients et méthodes

Nous rapportons 122 patients ayant une MEC hospitalisés à au moins une reprise dans notre centre entre 1992 et 2014. Le recrutement était international avec une vingtaine de patients venant de l’étranger. L’ensemble des biopsies a été relu à l’hôpital Ambroise-Paré avec recherche de la mutation BRAFV600E par techniques de pyroséquençage et/ou PCR droplet.

Résultats

Cette série est composée de 91 hommes et de 31 femmes (âge moyen au diagnostic : 56,1ans, extrêmes : 5–81). Soixante-neuf patients (57 %) avaient une infiltration de la graisse péri-rénale pouvant aider à l’établissement du diagnostic. Cinquante-deux patients (43 %) avaient une infiltration péri aortique de toute l’aorte (coated aorta), 37 (30 %) une atteinte du péricarde, 20 (16 %) une HTA rénovasculaire, 38 (31 %) une pseudotumeur de l’oreillette droite (OD). Vingt-six patients (21 %) avaient une exophtalmie, 31 (25 %) des xanthélasmas volontiers périorbitaires, 32 (26 %) un diabète insipide (DI), et 49 (40 %) une atteinte du système nerveux central (SNC) parmi lesquels 21 (17 %) avaient une atteinte cérébelleuse. Trente patients (25 %) avaient une hydronéphrose nécessitant souvent la mise en place de sondes JJ, 42 (34 %) avaient une atteinte pulmonaire le plus souvent peu symptomatique. Quatre-vingt-sept patients (71 %) avaient un syndrome inflammatoire biologique. Cent trois patients (84 %) ont reçu un traitement par interféron alpha (IFNα) ou PegIFNα, à doses élevées en cas d’atteinte du SNC et/ou d’atteinte cardiaque. Il s’agit du « traitement de première intention » dans la MEC. Dans cette série le délai diagnostique médian est de 48 mois (0–35ans). Vingt sept patients (22 %) sont décédés au cours du suivi. Nous avons pu déterminer le statut BRAFV600E chez 89 des 122 patients (73 %) pour lesquels les prélèvements histologiques étaient exploitables : 54 patients (61 %) avaient la mutation, 35 (39 %) étaient wild type. Il n’y avait pas de corrélation entre le statut BRAF et le sexe, la CRP, la survie et l’âge. En revanche il existait une corrélation entre la mutation BRAF et la présence d’une pseudo-tumeur de l’OD (p<0,0001), d’un DI (p=0,01), d’une coated aorta et d’un xanthélasma (p=0,03 pour les 2). Vingt patients ayant une MEC avec atteinte multisystémique, réfractaire et/ou intolérante à l’ IFNα, ont été traités par inhibiteur de BRAF (vémurafenib) avec des réponses thérapeutiques le plus souvent spectaculaires. La survie médiane était de 14ans, avec une survie à 5 et 10ans respectivement de 82,8 % et 68,8 %.

Conclusion

Le traitement par IFNα et Peg IFNα, puis, plus récemment par inhibiteur de BRAF, a permis une amélioration spectaculaire de la survie dans cette plus grosse cohorte mondiale de patients. Il existe un phénotype « vasculaire » des patients porteurs de mutation BRAFV600E avec une association très forte avec la pseudotumeur de l’OD. La place des inhibiteurs de BRAF pour les atteintes sévères chez les patients mutés reste à préciser ainsi que le suivi à long terme des patients traités par ces traitements.

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Vol 35 - N° S2

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